Le cheval barbe

Origine de la race Barbe :

Vraisemblablement issu du cheval primitif mongol dont il possède certains traits, le cheval « barbe » se serait installé pendant la préhistoire en Afrique.

La race Barbe, contrairement à ce que l’on supposait, serait donc autochtone de l’Afrique du nord. Selon Yasmina Chaïd Saoudi, docteur en paléontologie animale, les squelettes exhumés en Algérie lors de fouilles archéologiques, prouveraient la présence de ces chevaux ancestraux entre 30 000 et 10 800 ans avant notre ère, car il existe bel et bien entre Equus algéricus et le cheval Barbe de nombreuses similitudes.

Des représentations rupestres de ces chevaux, découvertes dans l’Atlas saharien sur des peintures du Néolithique confirmeraient leur présence (M.Lhote 1952).

Description du cheval Barbe :

De taille moyenne (1,45 à 1,60 m) et de robe grise, noire, alezane ou baie (on trouve encore certains sujets pies en Afrique noire), le cheval Barbe s’identifie avant tout par sa tête et son arrière main caractéristiques.
Sa tête un peu forte, plutôt longue possède un front étroit et légèrement bombé. Elle est chargée en ganache où s’y attache, à mi hauteur, une encolure massive, droite et rouée dans sa partie supérieure. Le chanfrein est droit ou convexe avec une arête nasale très marquée. Ses yeux sombres, très expressifs, sont placés hauts. Les naseaux sont larges et effacés. La lèvre inférieure est lourde, souvent tombante. Le toupet est très fourni, les crins sont épais et longs, généralement ondulés. La crinière, abondante, est fréquemment double. Les oreilles divergentes sont petites, portées vers l’arrière au repos. Le garrot est placé haut et son dos court et tendu souligne sa force.
La croupe oblique « en pupitre » est arrondie. La queue, dont l’implantation basse est équivoque, semble noyée dans le profil de la fesse. La cuisse écourtée favorise l’engagement de ses postérieurs qui sont en général serrés. L’épaule est longue et inclinée. Les membres sont secs, solides, les articulations larges. Les tendons, secs eux aussi, sont bien détachés. Les sabots, pourvus d’une corne excellente, sont petits. Le thorax est large et profond.
C’est un cheval puissant, efficace et résistant, supportant aussi bien le froid que la chaleur (même s’il aime moins l’humidité).
Son courage est légendaire, fantasque, franc et affectueux, dévoué à son « compagnon ». Le cheval Barbe se laisse souvent dépérir quand il se sent abandonné.
D’un tempérament paisible voir lymphatique au repos, il « babouche » la lèvre inférieure pendante.
Mais, lorsque sous la selle, on le sollicite, il bouillonne. Vif, confortable et très agile, son pied est des plus sûrs. Rapide et endurant, il sait d’instinct gérer son effort .
Cheval rustique, il s’accommode d’une flaque pour s’abreuver, d’une pastèque ou d’un melon !
Facile à entretenir, il a maintes fois prouvé sa résistance aux privations : « il peut la faim, il peut la soif ». Nourri correctement, il gagnera en taille et en beauté !
Pourvu d’une grande intelligence, le cheval Barbe apprend très vite mais attention à ne pas le tromper car il sait être rebelle à tous les excès de violence et d’autorité.
L’ancienneté de sa race fait de lui un cheval tardif. « Fini » vers 7 ans, profitez de ce laps de temps pour tisser des liens affectifs forts avec lui et votre patience sera récompensée…

Alors il vous offrira sa quintessence et avec lui vous goûterez au Paradis…

Les différents types rencontrés chez le cheval Barbe

Sous l’influence du biotope et de la sélection humaine, il coexiste aujourd’hui, dans la race Barbe, plusieurs types :

L’Oranais (Algérie)

Compact, puissant, pourvu d’une crinière double et épaisse, il est le plus petit des Barbes. Sa robe est grise. Son caractère très joueur et explosif , sans aucune crainte de la chute, en fait la monture idéale des cascadeurs.
Le barbe Oranais est le cheval de dressage du XVIIe par excellence.

Le Djebel Amour (Algérie)

Taillé à coups de serpe, c’est la monture idéale pour l’endurance. De taille moyenne, il est le plus efficace sous la selle.
On dit du Djebel Amour qu’il est « le coureur d’autruche ».

Le Barbe des Haut Plateaux (Algérie - Maroc)

C’est le plus élégant. Son profil droit, sa peau fine, ses crins longs et soyeux en font un cheval distingué.
Le Barbe des Haut Plateaux est idéal pour la parade.

Le Kairouanais (Tunisie)

Il est le plus grand des chevaux Barbes, toisant en moyenne 1.60 m . Sa tête est caractéristiquement la plus longue.

Le Tébessa (Algérie - Tunisie)

Son épaule est celle d’un galopeur, sa cage thoracique est très ample, son garrot est sec. Il est taillé pour la course. L’influence du sang Arabe et Anglo-arabe lui donne des robes alezane, baie ou baie brune avec de hautes balzanes.